Le métabolisme de l’agglomération parisienne
Fascicule #20 du PIREN-Seine, 2021
Le bassin de la Seine est profondément marqué par la présence d’une métropole dépassant le million d’habitants depuis près de deux siècles, et atteignant aujourd’hui près de 11 millions d’habitants. Le développement de l’agglomération parisienne est indissociable de ce milieu spécifique que constitue le bassin séquanais qui l’a longtemps nourrie et approvisionnée en eau, énergie et matériaux de construction. En retour, la métropole a été à l’origine de transformations majeures du bassin et singulièrement des milieux aquatiques.
Aujourd’hui encore, malgré l’affaiblissement, voire la rupture, de certains liens fonctionnels entre Paris et son bassin — en particulier en termes alimentaires et énergétiques —, les relations qui les unissent demeurent déterminantes, en particulier à travers l’eau dont l’agglomération fait une grande consommation et dont la qualité dépend en grande partie des activités urbaines et agricoles : l’eau qui transporte sable, gravier, céréales, l’eau qui constitue parfois une menace pour les citadins qui la consomment. Demain, en fonction des choix qui seront faits par les sociétés humaines et des modifications subies ou volontaires de l’environnement, Paris pourra renforcer les synergies avec son bassin ou s’en détourner davantage.
Professeure en urbanisme et aménagement à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de Géographie-cités, Sabine Barles fait partie du PIREN-Seine depuis plus de vingt ans. Elle y travaille sur l’histoire de l’environnement et la trajectoire socio-écologique du bassin de la Seine et est actuellement coresponsable de l’un des axes de recherche qui porte sur cette thématique de la trajectoire socio-écologique.