Projet

> Développement durable et Institut de géographie ?

Entre novembre 2020 et mars 2021, cinq étudiants du Master 2 Développement durable, management environnemental et géomatique (DDMEG) de l'université Paris1 Panthéon-Sorbonne ont répondu, dans le cadre de leur atelier professionnel, à la commande de l’UFR de géographie de Paris 1 : introduire des actions de développement durable dans le bâtiment de l’Institut de géographie. Bâtiment historique situé au cœur du quartier latin, l’Institut de géographie renferme les enseignements de Licence 3 et de Masters de l’UFR, de même que la bibliothèque de géographie de la BIS, et des enseignements de géographie de Sorbonne-Université et Université de Paris. L’objectif était de faire évoluer les pratiques des usagers du bâtiment, d’en introduire de nouvelles, d’initier des projets de développement durable et de permettre la reproductibilité de la méthode de travail.  En effet, si ces actions seront mises en œuvre à l’IG, elles auront aussi un intérêt expérimental à l’échelle de l’université, certaines d’entre elles pouvant être reproduites et adaptées à d’autres centres de l’université.

Partis sur la définition suivante du développement durable (démarche transversale d’épanouissement individuel et collectif pour un bien-être global), les étudiants ont établi un diagnostic préalable au moyen d’un benchmark (195 actions recensées) et d’enquêtes auprès des usagers du bâtiment (étudiants, enseignants, personnels Biatss, etc) : questionnaire (64 contributions), entretiens individuels (13), temps de brainstorming (15 participants) et boîte à idées virtuelle (24 propositions)« Ce travail préliminaire » a été jugé « essentiel » par l’équipe du master « afin de construire un projet adapté au contexte et aux besoins, en touchant tous ceux qui pratiquent le centre et qui sont volontaires pour partager librement leur expérience. C’est important pour approcher les leviers et les pistes d’améliorations potentielles et possibles ».

Ce diagnostic a mis en évidence le fait que l’Institut de géographie était un lieu partagé et de passage, comprenant un public hétérogène venant pour différents motifs (travail, études, bibliothèque, réunions), sur un rythme variable et irrégulier. Pour un indice de fréquentation de 2,7/6, l’indice de bien-être des 64 personnes interrogées n’est que de 3,1/5, et la perception de l’existence du développement durable de 1,6/5 à l’Institut de géographie ! En dépit d’une fréquentation irrégulière, des besoins communs sont ressortis de l’enquête : lieux de restauration, lieux de détente, espaces conviviaux, davantage de places assises, davantage d’espaces d’étude, un meilleur accès à l’eau potable.

 

À la suite du diagnostic, un plan d’actions a été mis en œuvre, autour de la vie de campus, de l’eau et de l’énergie, des déchets, de la biodiversité et de la responsabilité élargie. En matière de déchets, les étudiants ont créé et installé des boîtes à brouillon dans l’ensemble du bâtiment, ont dénombré le nombre de poubelles de tri sélectif à acheter et ont œuvré avec le prestataire à l’adaptation des machines à café (en cours) et à l’installation d’un composteur dans le jardin (en cours). Concernant la vie de campus, les étudiants ont créé et installé une boîte à livres (très utilisée) et une boîte à idées, de même que des affiches pour de meilleurs usages à l’Institut. Ils ont initié l’organisation d’une journée Troc et ont engagé les étudiants de L3 Environnement dans la prise en charge du composteur.En matière d’économie d’énergie, des affiches de sensibilisation ont été disposées dans le bâtiment, et des fiches adressées à la DPI au sujet des robinets et d’économiseurs d’eau pour les robinets et les WC. Concernant la biodiversité, un mini-hôtel à insectes et deux nichoirs seront prochainement installés dans le jardin.

 

Plusieurs actions, d’un niveau parfois supérieur, restent à poursuivre : en matière de vie de campus, il s’agirait de réfléchir à la réorganisation du hall et du jardin – afin d’en faire des espaces de détente et de restauration plus conviviaux -, de définir un espace dédié à l’information sur le développement durable, d’envisager un bonus « actions responsables » dans les moyennes des étudiants (sur le principe du bonus théâtre ou sport), et de créer une association de développement durable à l’échelle de l’Institut de géographie. Au plan de l’énergie, l’isolation du bâtiment, bien que difficile à réaliser, reste à améliorer. En termes de déchets, un partenariat pourrait être réfléchi pour la récupération de meubles et de mégots. Au plan de la responsabilité élargie, il serait utile de développer pour l’Institut une politique d’achats plus responsable et durable, de calculer la compensation carbone des usagers (par exemple en prenant en considération les voyages de terrain des étudiants) et de tenter de concourir à l’obtention d’un label « campus durable ». 

L’ensemble des actions réalisées et à entreprendre sont décrites dans un dossier partagé, avec l’espoir que la démarche sera poursuivie et qu’un nouvel atelier se mettra en place l’année prochaine.